Les problématiques émergentes
Vieillissement et précarité, un enjeu majeur
Souffrance psychique et santé mentale
La précarisation des publics en hébergement résidentiel
Le renoncement aux droits sociaux et à l’accès aux soins
Enfance et problématiques éducatives
La fragilisation des jeunes, liée aux fins de prise en charge ASE
Gestion budgétaire et impayés
Entretien du logement et hygiène
Conjugalité
Problématiques d’intégration liées à l’interculturalité
Parcours migratoires et récépissés
Surendettement caché et situations familiales complexes : des freins au relogement
Eloignement de l’emploi
Vieillissement et précarité, un enjeu majeur
Sur le champ du vieillissement, les équipes d’intervention sociale de l’APUI, sont confrontées à des difficultés qui constituent un enjeu émergeant majeur.
En résidence autonomie, la difficulté de réorientation vers des structures adaptées pour des résidents en perte de mobilité et d’intégrité ne permet pas d’offrir les conditions d’accompagnement adaptées d’une structure médicalisée à accessibilité renforcée.
- Le refus d’orientation ou de mise sous tutelle par des seniors fragilisés qui souhaitent rester aux Villageoises ralentit le travail de réorientation des travailleurs sociaux, tandis que les pathologies du vieillissement deviennent marquées, notamment par des parcours de rue.
- La mise en place de convention avec des EHPAD, est limitée au manque de places conventionnées ASPA, pour des seniors disposant de très bas revenus en résidence autonomie.
- L’aménagement de services visant à garantir la sécurité et la réponse aux besoins primaires (alimentation, hygiène…), pour des personnes ne disposant plus d’un niveau de GIR IV, aux Villageoises n’apporte qu’une réponse partielle et temporaire à la nécessité de réorientation, qui peut dans certaines situations engager un signalement de vulnérabilité auprès du procureur.
En Hébergement d’Urgence, le vieillissement du public issu de l’immigration, présent dans les structures d’hébergement depuis des années, sans espoir de régularisation ni optique de retour au pays, pose une question multiple autour de la prise en charge ; bien qu’encore en nombre restreint (7 en HU à l’APUI en 2018) leur nombre devrait augmenter progressivement.
- L’hébergement dans des logements collectifs H.U, situés en étage devient inadapté aux conditions de respect de l’intimité et de la dignité des personnes âgées et à leurs besoins du quotidien, qui nécessiteraient une accessibilité renforcée de type PMR, avec des actifs valides.
- A l’instar des publics en perte d’intégrité psychique en résidence autonomie, les publics vieillissant en H.U, ne disposent pas de services dédiés d’aides à la personne sur un temps leur permettant d’accomplir des gestes du quotidien de plus en plus difficiles. Ils semblent par ailleurs plus exposés aux difficultés de repérage et d’orientation.
Souffrance psychique et santé mentale
On estime qu’environ 8% des adultes hébergés aux Villageoises (hors population abris de nuit et grand froid), nécessitent un accompagnement psychologique dans le cadre d’un épisode de vie difficile, de déprimes ou dépressions, voire d’un suivi psychiatrique pour des troubles du comportement plus lourds ou des pathologies non prises en charge ou en rupture de suivi. Cette proportion inclus des situations nécessitant la mise en place de dossiers MDPH.
Les équipes sociales tentent d’orienter vers la permanence hebdomadaire du psychologue sur site ou vers un accompagnement physique en lien avec des spécialistes en ville.
Néanmoins, le déni, le renoncement à une prise en charge mal identifiée et la difficulté à aborder une souffrance intime liée au parcours de vie, rendent difficile les prises en charge pour un grand nombre d’usagers, pour lesquels les travailleurs sociaux ont appris à adapter les prises en charge.
Ces situations engendrent très ponctuellement des interventions en urgence pour des gestions de crise d’angoisse, ou de comportements symptomatiques lourds dans l’espace collectif ou dans leur logement. Ces difficultés concernent aussi des épisodes occasionnels de démence sénile de seniors.
Cette problématique devient prévalente sur la population des abris de nuit et pour les usagers de la halte de jour. Cela complexifie la relation à certains usagers, le dialogue et leur accompagnement.
Les problématiques addictives et liées à la consommation de psychoactifs, font également l’objet d’une intervention soutenue des équipes sociales. Elles nécessitent elles aussi, l’adhésion de l’usager concerné, pour toute démarche de prise en charge, qui a contrario du volet santé mentale, peut s’appuyer sur un maillage local bien présent et réactif.
La population masculine, en foyer de jeunes travailleurs, en hébergement d’urgence, CHRS et résidence sociale semble la plus exposée à cette problématique, tandis que le public des abris de nuit et de la halte de jour est moins touché par ces consommations.
La précarisation des publics en hébergement résidentiel
La précarisation des publics hébergés à l’APUI est multiforme et ne saurait en aucun cas être modélisée. Pour autant, certains publics apparaissent plus exposés aux logiques de paupérisation.
Les ménages accueillis en abris de nuit, en halte de jour et en hébergement d’urgence sont logiquement les plus touchés, par l’absence et le nombre de ressources limitées, du fait de leur situation administrative, d’exclusion et/ou psychosociale.
Les ménages dont les adultes sont en activité en HU et en CHRS restent globalement peu élevés, avec un accès à des emplois déqualifiés, offrant souvent un statut précaire et des périodes d’activité aléatoires. Les participations financières aux hébergements déterminées par les niveaux de ressources, apparaissent consécutivement limitées en nombre.
Le volet résidentiel n’échappe pas au processus de paupérisation, avec deux publics plus particulièrement exposés : le public le plus jeune du FJT et les familles monoparentales en résidence sociale.
Ces deux publics sont confrontés à la difficulté de l’accès à l’emploi et à l’emploi stable, avec :
- La recherche et l’organisation des modes de garde pour les mères isolées en FJT et en résidence sociale pour pouvoir se libérer et accéder à l’emploi, sachant que certains modes de garde sont plus coûteux que des revenus précaires d’activité.
- Un niveau de qualification majoritairement faible (niveau V et infra V) limitant l’accès à l’emploi et ouvrant davantage vers des emplois à temps partiels avec des contraintes horaires, géographiques ou cumulées.
- Une absence d’accès aux prestations familiales, AF, ASF, pension alimentaire, prime d’activité pour les mères isolées en RS et FJT et jeunes, entrant dans l’hébergement.
- Une absence de prestations d’accompagnement ou des prestations trop limitées (garantie jeunes) pour les plus jeunes en FJT
- Un statut administratif ne permettant pas l’accès à l’emploi et à des ressources régulières, notamment pour des jeunes issus de l’ASE ou des jeunes ayant un récépissé d’étudiant.
Le renoncement aux droits sociaux et à l’accès aux soins
En matière d’accès aux droits sociaux, comme précisé précédemment, l’accès aux primes d’activité, AF et ASF ; un renoncement à lever pour les publics jeunes et familles monoparentales, tout comme la mise en place de requête auprès du juge aux affaires familiales, pour les demandes de pension alimentaires ou d’ASF pour certaines femmes isolées en résidence sociale, FJT ou en ALT.
Les situations administratives, d’hébergés ne disposant plus de récépissé de titre de séjour ou de courte durée, conduisent en outre à un renoncement à certaines démarches administratives au niveau de la CPAM, de la CAF et de la Préfecture.
En matière d’accès aux soins, si globalement la couverture santé est efficace et permet la prise en compte d’une majorité des hébergés et résidents, avec une AME et une CMU efficace pour les publics HU, l’accès à la CMU et à une complémentaire santé peut s’avérer compliqué pour les publics disposant de petits revenus ainsi que pour une partie du public FJT.
La problématique d’accès aux soins est encore plus présente au niveau des publics des abris de nuit et de la halte de jour, du fait de leur isolement, de leur rupture avec l’espace institutionnel et de leur situation administrative.
Si le travail amorcé avec la plateforme de lutte contre le renoncement aux soins (PFIDASS) doit permettre de créer ou de consolider des débuts de parcours, il ne pourra pas bénéficier aux publics les plus éloignés du droit commun, pour lesquels il faudrait peut-être envisager une offre de soin mobile et pluridisciplinaire.
Enfance et problématiques éducatives
Des difficultés à entrer dans l’univers de certaines familles pour proposer un travail de soutien et d’accompagnement, notamment en hébergement d’urgence et en CHRS, où les problématiques sont plus difficiles à verbaliser dans les accompagnements, mais également en résidence sociale.
Des jeunes mères isolées en FJT, qui manquent de repère et découvrent la fonction parentale, sans réseau et parfois avec des parcours biographiques complexes, notamment pour des jeunes mères issues de centres maternels et de parcours ASE.
Des rapports parents enfants altérés par un habitat subi et restreint, dans un environnement urbain pouvant favoriser les mauvaises rencontres, voir la primo délinquance dans certaines situations. La mise en place d’une offre de loisirs quotidienne et d’espaces adaptés, doit permettre de capter un public infanto-juvénile large, afin d’éviter que celui-ci ne perturbe les parties communes ou se retrouve en petits groupes sur les extérieurs de la résidence de la Justice ou d’Eragny par exemple.
Des relations autour des parcours de vie, de la difficulté à communiquer ou à assurer activité professionnelle et éducation de front, qui peuvent parfois être conflictuelles voire violentes entre parents et enfants et qui nécessitent des interventions à domicile et un accompagnement pluriprofessionnel renforcé (enfance, prévention spécialisée, Education Nationale, psychologue, centres de médiation), avec dans certains cas, la mise en place d’AED ou AEMO.
L’enjeu de l’interculturalité demeure prégnant dans la question éducative, chaque famille disposant de ses codes culturels, de ses schémas de filiation et des préceptes éducatifs rattachés
La fragilisation des jeunes, liée aux fins de prise en charge ASE
L’ASE a conventionnée 10 places avec l’APUI visant des prises en charge de 12 mois pour un public sous contrats jeunes majeurs (APJM). Depuis 2017, avec la politique d’accueil des mineurs isolés (MNA) en MECS, le transfert des publics APJM vers notre FJT s’est accéléré avec des demandes de prises en charge raccourcies.
Dans ce contexte, les orientations vers le FJT, de jeunes majeurs arrivés en France après 16 ans se multiplient. Ceux-ci bénéficient d’une prise en charge APJM, plus courte (6 mois), pour laquelle les équipes éducatives du FJT, négocient un renouvellement à l’objectif avec les services de l’ASE. Les équipes éducatives doivent intervenir dès l’intégration en FJT, en prévention de la caducité de récépissés de titres de séjour fragiles, avec des demandes initiales pour raisons de santé ou études. Le travail de réorientation des demandes de titres de séjour constitue de ce fait un frein important et long à lever pour ouvrir l’accompagnement vers l’emploi et logement, dans un laps de temps contraint et anxiogène pour des jeunes susceptibles de se retrouver sans solution d’hébergement à l’issue de leur prise en charge et de déménagements multiples.
Gestion budgétaire et impayés
Les ménages accompagnés dans les structures hébergement-logement de l’APUI font logiquement face à de fortes contraintes budgétaires, avec un reste à vivre limité et des ressources irrégulières du fait de la faiblesse de revenus d’activités précaires, de versement de minima sociaux ou encore de prestations bloquées ou en retard de versement.
Pour autant, les difficultés de gestion budgétaire apparaissent plus prégnantes dans certains dispositifs, notamment en FJT et en résidence sociale, où la faiblesse des restes à vivre vient régulièrement à être grevée par des difficultés de maîtrise budgétaire avec des dépenses achats en ligne, crédits révolving, cartes de crédit à la consommation.
A cette difficulté s’ajoute le temps demandé dans l’accompagnement de certains ménages disposant d’un plan d’épargne pour arriver à l’ouverture d’un compte adapté pour la mise en place du prélèvement automatique, ou encore les problématiques de gestion des comptes en banques à distance dont les services peuvent s’avérer limités en cas de difficultés administratives.
Les impayés de redevance à l’hébergement, apparaissent dans la continuité de ces difficultés et viennent renforcer la contrainte budgétaire, tout en ralentissant la démarche de relogement lorsque celle-ci est déjà entamée (SYPLO, accords collectifs…). La mise en place d’un groupe de suivi des impayés mensuel, avec l’accompagnement des ménages concernés par les équipes éducatives, ainsi que les temps de rencontres avec les cadres dans des procédures précontentieuses, permettent une intervention rapide sur ces situations, dont la stabilisation est bien plus longue.
Entretien du logement et hygiène
Les difficultés d’entretien du logement sont régulièrement constatées par les équipes éducatives dont l’accompagnement des usagers inclut un passage régulier dans le logement. Par ailleurs les visites techniques d’un binôme ouvrier-travailleur social du logement en présence du résident, permettent chaque trimestre de faire le point sur l’entretien, les manquements et les besoins. Ce sont globalement les logements collectifs en hébergement d’urgence et en FJT qui sont les plus exposés aux carences d’entretien et d’hygiène par leurs hébergés. Cette difficulté peut s’expliquer par le manque d’autonomie et le profil plus fragile des hébergés, mais également par une difficulté d’appropriation des espaces collectifs et du respect des plannings de tâches de ménage qui incombent à leur suivi par les co-hébergés d’un même collectif. Les régulations éducatives dans ces hébergements ont pour but de maintenir le suivi ménager, auquel un ménage extérieur supplémentaire peut être adjoint et facturé dans certains cas.
Les problématiques d’entretien peuvent également affecter des grands logements accueillant des compositions familiales monoparentales importantes en CHRS, HU ou résidence sociale.
Conjugalité
Les freins à l’insertion liés à la conjugalité traversent l’ensemble des dispositifs, avec des manifestations diverses et plus spécifiques selon les dispositifs.
En H.U, la problématique de la durée d’hébergement et de l’espace contraint, pèsent spécifiquement sur le fonctionnement de la famille dans un espace logement adapté. Ainsi dans certains logements, les parents renoncent à des espaces de rangements ou de confort et d’intimité pour dégager un espace supplémentaire pour les enfants. Nous constatons dans certains logements que les parents ne partagent pas le même couchage, lequel est partagé avec un enfant de la fratrie.
Après leur entrée en hébergement ou en logement, certains ménages se séparent. Sans entrer dans la vie intime des ménages, les équipes éducatives essaient d’accompagner les situations et de proposer des outils ou des orientations lorsque nécessaire, d’autant que certaines décohabitations se font dans un climat de tension auquel les enfants sont confrontés. Le rôle des équipes éducatives et de la direction de l’APUI est alors de garantir la sécurité physique et affective des enfants et de proposer une réorientation pour le ménage lorsque la cohabitation devient impossible.
Sur un autre aspect de la conjugalité, la mise en place d’une gestion commune du budget est un enjeu pour les jeunes couples accueillis en FJT, qui peut entraîner des conflits. Les travailleurs sociaux interviennent ici pour reposer le cadre du contrat d’hébergement et des engagements et responsabilités de chaque membre du ménage dans l’accompagnement vers le logement. Un travail de pédagogie ayant parfois trait à de la médiation interculturelle peut être effectué, plus spécifiquement.
Problématiques d’intégration liées à l’interculturalité
Si la présence de l’obstacle linguistique, est concentrée sur les dispositifs d’hébergement d’urgence au sein des accompagnements menés, les freins pour l’insertion, liés à l’interculturalité sont bien plus présents et transverses à l’ensemble des dispositifs d’hébergement et d’accompagnement au logement proposé par l’APUI. Ces freins interculturels se retrouvent également dans le fonctionnement de la famille et l’accès à l’emploi ou encore dans la compréhension et l’acceptation du système social et culturel français.
Par ailleurs les questions de filiations matriarcales, patriarcales et de marquages ethniques peuvent poser des difficultés dans la cohabitation dans les hébergements collectifs mais également dans les relations individuelles, notamment avec des personnes âgées jouissant d’un statut ethnique fort ou de femmes au contraire culturellement isolées, dans l’organisation communautaire de leur famille. Une formation collective d’approche en interculturalité et ethnopsychiatrie a été mise en place en 2018, pour faire face à ces enjeux.
Parcours migratoires et récépissés
La dématérialisation des prises de rendez-vous par internet, pour renouvellement de récépissé de titre de séjour initiée par la Préfecture du val d’Oise en 2018, a rapidement entraîné des difficultés pour les renouvellements de récépissé,
Du fait de l’engorgement d’une plateforme accessible le dimanche à partir de minuit, et dont les plages horaires rapidement saturées qui rendent difficile l’obtention d’un rdv.
Par ailleurs, l’organisation d’un marché parallèle réservant les plages horaires pour refacturer des rdv aux demandeurs de récépissé a contribué à l’engorgement de ce service dématérialisé qui manque encore aujourd’hui de lisibilité et d’interlocuteur. De ce fait, de nombreux résidents de l’APUI se sont retrouvés provisoirement sans récépissé, ceci tout dispositif confondu, de l’HU, au CHRS en passant par la résidence sociale, le FJT et même l’hébergement temporaire.
La réponse de l’APUI soutenue par son Conseil de Vie Sociale, qui propose des ateliers informatiques pour la prise en main de l’interface préfectorale et qui propose un accompagnement à la connexion le dimanche en soirée sur inscription, ne répond que partiellement à cette problématique.
En outre, la question des démarches de regroupements familiaux et de la caducité des titres de séjour étudiant ou pour raisons de santé complexifient, l’accompagnement dans le parcours logement au sein de plusieurs dispositifs, en urgence comme sur le secteur résidentiel.
Les dispositifs les plus proches du relogement, comme la résidence sociale et l’hébergement temporaire, sont aussi concernés par cette problématique avec des OQTF ponctuelles.
La mise en place de permanences hebdomadaires droit des migrants et la formation spécifique du personnel sur ce champ juridique doivent renforcer les réponses de l’APUI à ces situations qui constituent des freins sérieux à lever pour la mobilisation dans le parcours logement – hébergement.
Enfin, il semble difficile de clore la problématique d’insertion logement, liée au parcours migratoire, sans aborder la question du repli de certaines familles et du traumatisme d’hommes et femmes isolés de certains exils, de pays en guerre, d’itinéraire de transit dangereux et de proches laissés au pays, sans pointer la nécessité de l’accompagnement post traumatologique, qui touche à l’APUI des populations majoritairement issues d’Afrique sub-saharienne, dont le Congo et la Côte d’Ivoire, des pays de l’Est et du Caucase dont la Tchétchénie et l’Afghanistan.
Plus globalement, les hommes et femmes isolés accueillis en HU, sont confrontés à des logiques d’accueil transitoire durables, sans maîtrise du temps de l’hébergement. Les échanges avec les usagers et le CVS, mettent souvent en exergue un sentiment de dépossession progressive des capacités de projection au profit de l’attente.
Celle-ci s’exprime parfois entre l’ambivalence d’une colère contre les institutions qui les cantonneraient aux structures d’hébergement et la fonction de ventre maternel ou de village-refuge que peut jouer les Villageoises, face à un environnement extérieur incertain.
Surendettement caché et situations familiales complexes : des freins au relogement
En matière d’insertion logement et d’accompagnement au sein des dispositifs ALT et résidence sociale dont les prises en charges sont encadrées dans la durée (12-24 mois), certains freins longs à traiter peuvent compromettre les perspectives de relogement.
- Les situations administratives familiales
Dans le cadre de séparation et de démarche de divorce non amorcée, sans possibilité de disposer à moyens termes d’une ordonnance de non-conciliation (ONC), parfois avec un mariage civil reconnu à l’étranger retardant la procédure de divorce ü Les démarches non déclarées à l’entrée dans les lieux, de regroupement familial avec un époux ou des enfants à l’étranger et déclarés dans la demande de relogement. - Surendettement caché
Dans le cas où le positionnement du dossier d’entrée à l’hébergement et les premiers entretiens n’ont pas permis de déceler une problématique de dettes cumulées ou de dette locative et que l’accompagné ne transmet pas l’information ü La découverte tardive du surendettement durant l’accompagnement et les temps consacrés à obtenir l’adhésion et la mobilisation de l’usager pour la mise en place d’un dossier de surendettement, immobilise un temps important de la prise en charge conventionnée dans le cadre d’un accompagnement FSL, avant de pouvoir disposer d’un élément favorable au positionnement de dossier en relogement (moratoire…) - Le classement en refus abusifs par le bureau logement de la Préfecture
Dans le cas de proposition de logement situé à moins d’1h15 du lieu de travail dont l’environnement/l’aspect ne convient pas au demandeur et que celui-ci refuse le logement ü Entraîne une fin d’accompagnement et de prise en charge ou nécessite dans les cas justifiés, un travail argumenté et long de levée du refus abusif auprès des services de la Préfecture
Eloignement de l’emploi
Le profil du public accompagné et les freins liés à l’accès à l’emploi est marqué à l’APUI par des éléments caractéristiques qui reviennent régulièrement :
- Formations inadaptées
- Public plutôt féminin
- Hébergé en HU – CHRS ou FJT
- Etranger ayant une carte de séjour o Pas diplômé
- Parent isolé ou jeune de – 30ans n’ayant pas d’enfant
- Moyenne d’âge 30-45 ans
- Peu d’expérience professionnelle (principalement des CDD ou Intérim de courte durée)
- Difficultés liées à la santé pour beaucoup
- Difficultés linguistiques pour beaucoup o Pas de permis B
- Problématiques psychosociales que l’accompagnement du PLIE ne parvient pas à lever
- Présence d’enfants en bas âge et la question du mode garde et de son coût